
(visité en juillet 2017)
Avant de commencer ce post, un petit tip. Si vous aimez voyager (ce dont je ne doute pas), je vous recommande le pass Interflix de Flixbus . Pour 99 € vous avez le droit à 5 destinations partout en Europe. Ce que j’ai fais cet été avec Valentine (j’ai le privilège de la compter parmi mes amis!).
Voyager c’est un temps pour découvrir ce qui se passe ailleurs. Pour s’inspirer, trouver des pistes afin de rendre le quotidien meilleur, plus durable. Le principe de ce blog. Après le quadrilatère de la mode à Milan, le deuxième spot à voir était le Bosco Verticale. Ces fameuses tours végétalisées. Si je n’ai pas pu monter à l’intérieur (tours résidentielles avec accès privé), j’ai pu en faire le tour et prendre des photos sous tous les angles possibles.
Le Bosco Verticale en résumé : un îlot de verdure en milieu minéral

Situées près de la gare Milano Porta Garibaldi, ces « forêts verticales» ont été inaugurées en 2014 (travaux débutés en 2009). Ce projet porté par l’architecte Stefano Boeri (entre autres mandataires) s’inscrit dans une opération urbaine visant à faire émerger le quartier milanais Porta Nuova. Pour le faire émerger et le rendre unique autant y concevoir des choses innovantes, ayant un impact positif pour le quartier mais aussi la ville. Le but est simple : faire rimer nature dense et intégration éco-paysagère au sein d’une agglomération fortement peuplée. On parle alors d’éco-design, un concept également porté/popularisé par les auteurs du livre Cradle to Cradle. Mais revenons-en à nos forêts.
Composition et rôle du Bosco verticale
Le Bosco Verticale est constitué de deux tours de 76 mètres et 110 mètres de hauteur chacune. Leur résidents permanents sont 800 arbres (de 3 à 9 mètres), 4 500 arbustes et 15 000 plantes. Oui madame ! Soit l’équivalent de 20 000²m²de forêt en tout (sur sol plat). Gagner à la verticale ce qui se fait rare à l’horizontal. Un article du Figaro précise que « Parmi eux, des chênes verts, des noisetiers de Turquie des hêtres, des frênes et des oliviers, mais aussi des pruniers, cerisiers et pommiers qui ont eu une floraison féerique au printemps. Les essences ont été sélectionnées suivant plusieurs critères, comme l’absence d’allergènes, d’épines, la résistance au vent, aux parasites, le maintien de leur forme après élagage, ou encore leur pouvoir anti-polluant par la fixation des micro-poussières présentes dans l’air. » Les tours constituent de véritables îlots verts en milieu urbain : un micro climat est créé ; les arbres absorbent le CO² ainsi que les micro-particules ; les résidents sont protégés du bruit. Tout ça en ville.

Ce n’est pas tout. Les plantes sont irriguées par l’eau grise des tours ainsi que par celle tombant du ciel. Pour lutter contre les parasites, 1 200 coccinelles et papillons ont été introduits sur les tours en mai 2014 (permaculture grandeur urbaine). L’exploitation géothermique est de mise ; des panneaux solaires sont existants. Bosco Verticale me fait penser à des installations que fait Topager. Si les finalités ne sont pas exactement les mêmes, elles sont à mon sens complémentaires.
La nature, un luxe pour riches ?
Les deux dames végétales font rêver. Leur prix, un peu moins. Sur le site de l’architecte, on découvre que le budget du projet s’élevait à 65 000 000 €. Pour acheter un appartement dans l’une des deux tours, il faut compter à minima 3 000€/m². Hors de prix pour tous les non-rentiers comme moi. Une bonne partie de la population (italienne mais aussi française, européenne voire mondiale) se voit d’office exclue pour profiter de ce genre de création. La nature est-elle devenue un luxe pour urbains et les plus aisés, de facto les premiers servis en matière d’innovation ? Je suis tentée de répondre oui. Ne serait-ce que l’entretien de cette végétation abondante qui a un coût (environ dix interventions par an, soit une presque tous les mois). Mais j’ai aussi envie de dire non. Ce projet primé par l’International Highrise Award 2014 devrait servir d’exemple et d’incitation de ce qu’il est possible de faire, en ville notamment. Surtout je pense aux habitations à base de terre crue, de paille, de pierre, un peu partout sur Terre et qui existent depuis très longtemps…

Eco design, eco-architecture : et si on commençait ?
Je suis sûre qu’avec peu de moyens et d’imagination, on peut concevoir des murs végétalisés à base de lierre, de plantes localement disponibles et de chutes de bois pour fixer sur le mur. Je suis persuadée que ce retour à la nature -dont on parle souvent- est à la porté de tous. Suffit d’un peu d’imagination, de volonté et de travail (le but n’étant pas de surfer sur « une tendance » mais de se bouger chacun à son échelle). Rien que chez soi on peut faire pousser du basilic, cultiver des plantes grasses ou tout simplement mettre un seau sur le balcon pour récupérer un peu d’eau lorsqu’il pleut…
Si vous cherchez/êtes amateur d’éco-design, de biomimétisme, que l’urbanisme et ses enjeux environnementaux vous intéressent, allez y faire un tour. Idem si vous planifiez de visiter Milan : c’est un lieux incontournable à voir pour ne pas mourir bête.
Pour en savoir plus, quelques liens utiles :
http://www.lefigaro.fr/jardin/2014/11/20/30008-20141120ARTFIG00082–milan-un-hectare-de-foret-plante-sur-deux-tours.php
https://www.stefanoboeriarchitetti.net/en/portfolios/vertical-forest/
https://www.stefanoboeriarchitetti.net/en/news/il-bosco-verticale/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bosco_Verticale#cite_ref-16
Jaymes

