
Économie circulaire, écologie et production : le déchet est mort, vive le déchet !
Si la question environnementale et économique vous parle, vous avez probablement déjà lu Cradle to Cradle. Sinon, vous lisez cet article parce que :
– vous en avez entendu parler ;
– que vous devez bosser (étudiants, lycéens etc.) sur l’éco-efficacité, l’économie circulaire et que vous êtes à la recherche d’information (pour mâcher le travail ??)
– vous cherchez un livre qui parle d’économie circulaire, d’environnement, de comment produire mieux et de manière responsable.
Vous êtes peut-être tombés sur le bon article. Ce livre m’a d’abord été suggéré par Amazon (les algorithmes ont du bon parfois). Puis en seconde année de Dut Gestion urbaine, il fallait trouver un livre référence pour la rédaction du mémoire de stage. Faisant mon stage chez Pocheco j’avais envie d’un livre qui m’introduise les notions d’économie circulaire, d’environnement, de cycle et vision globale.
De quoi est-il question dans ce livre ? Cradle to cradle signifie du berceau au berceau. Un objet, produit dans un premier « berceau » pourra, du fait de sa composition, être réutilisé dans un second berceau sans effet négatif pour la planète et la structure qui le produit. Cradle to cradle c’est la parabole d’un arbre qui produit des fruits dont certains tombent sur le sol, se décomposent, nourrissent le sol de l’arbre, fortifient ce dernier qui donne de nouveaux fruits. Ce fruit produit du CO2 (bientôt un article pour parler Carbone qui n ‘est pas mauvais en soit) mais l’impact dans son environnement est positif. Le schéma linéaire Cradle to Grave (du Berceau à la tombe) n’a donc plus lieu d’être…
Économie verte, capitalisme vert et planète
« Le recyclage est un cachet d’aspirine qui tenterait de soulager une gueule de bois collective plutôt sévère…la surconsommation » (page 76). Je suis assez d’accord avec cette citation. Ainsi messieurs Mcdonough et Braugnart expliquent qu’il faut que les différents composants d’un produit soient conçus dès le départ en vu d’être réintégrés dans un cycle vertueux. C’est à dire que leur décomposition/réutilisation en fin de vie (ou plutôt avant réintégration dans un nouveau cycle), doit être pensée dès le départ pour être le moins nuisible ou le plus sain possible. C’est un peu le principe de l’écoconception. Rien n’est déchet, tout peut être nutriment. L’éco bénéficience comme moteur de l’économie et la production. C’est là où le débat est ouvert.

Finalement, bien qu’engagé pour l’environnement, ce livre ne pousse pas à réfléchir plus profondément sur nos manières et besoins en consommation [selon moi]. Bien sûr, l’on peut produire mieux, en privilégiant le local etc mais il s’agit toujours de production et non de moins de croissance. On ne diminue pas les quantités, on les améliore, les modifie.
Cradle to Cradle peut faire office de chantre d’une économie verte (d’un capitalisme vert ?). En soit, je ne trouve pas cela mauvais, car toutes les parties engagées y trouvent à priori leur compte (moi incluse!). Par ailleurs ce livre préfigurait des tendances de consommation qui sont répandues/médiatisées partout dans le monde. Je parle par exemple de l’économie de la fonctionnalité avec en tête UBER et Airb’n’b… Chaque modèle a ses limites. Mais une année et demi après avoir lu ce livre, je me dis que l’on ne va pas assez en profondeur. A-ton vraiment besoin de toute cette croissance ? Notre époque privilégie plus les services que les produits, mais dans le fond, quel sens à donner à l’économie mondiale ? Que veut-on vraiment ?
Cradle to Cradle , un livre à lire ?
Ce livre m’a beaucoup apporté. Dans ma recherche de solutions durables, sa lecture m’a apporté une certaine fraîcheur et un engouement : on peut faire différemment. J’y ai découvert les notions d’économie circulaire, d’éco bénéficience, d’éco-conception, d’upcycling. Le Cradle to Cradle donne un bon éclairage sur ces dernières. Parfait pour s’initier à ces notions sans grande difficultés. Mais quand on s’intéresse plus profondément à toutes ces prises de conscience, vous aurez besoin de nourriture plus solide (moi la première).
Il n’est pas mauvais, loin de là MAIS il serait plus qu’intéressant de faire des lectures croisées avec des livres et postulats différents. Le livre de Mcdonough et Braugnart est une bonne entrée pour comprendre ce que peut être une entreprise écologique et responsable. Mais après y être entré, il faut continuer à chercher, à explorer, à creuser. Notez tout de même qu’il existe désormais un label Cradle to Cradle qui certifie l’impact positif des territoires, constructions et produit. De quoi faire avancer le Schmilblick ?

MCDONOUGH William/BRAUGNART Michael, Cradle to Cradle, Créer et recylcer à l’infini, éditions Gallimard- collection Alternatives, 2011 -> le livre ici
Jaymes